Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/40

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chaque pipe, et quand on en a fumé de dix à quinze ou vingt, selon le degré d’habitude, on se sent le cœur plus heureux, l’esprit plus allègre. Les préoccupations morales et les douleurs physiques (surtout les névralgies) s’évanouissent. Le corps est comme allégé. On dirait que l’air qui vous entoure est plus pur ; on éprouve du bonheur à le respirer. Cet effet est d’autant plus marqué que l’air, lourd et saturé d’humidité dans la saison des pluies, fatigue les poumons ; car, pendant cette saison, il donne la sensation de la buée dense et tiède d’une salle de bains chauds.

On se complaît dans une sorte de paresse voluptueuse, dans un état physique absolument analogue à celui d’un convalescent affaibli qui respire les effluves d’un radieux soleil printanier. Les idées particulières à chaque individu suivent leur cours ; le cerveau enfante des idées nouvelles qui se présentent en foule et, à ce moment, on peut se livrer facilement à un travail intellectuel au-dessus de la moyenne.