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aux deux sexes. Mais quand la Congaï tombe entre les mains d’un Européen débauché, elle apprend vite de lui tous les secrets de l’oreiller ; élève docile et complaisante, elle n’a pas longtemps besoin des leçons du maître.


Maisons de prostitution Asiatiques. — Ici, comme dans tout pays civilisé, il y en a pour tous les goûts et à tous les prix : depuis le bambou Annamite jusqu’à l’horizontale en chambre, la protégée et la maîtresse d’un riche Asiatique, qui condescend à vous accorder ses faveurs, mais jamais gratis.

Si la courtisane Européenne a été longtemps une rareté dans la Colonie, jamais, même pendant la période de la conquête, on n’a manqué de femmes indigènes. Ici, comme ailleurs, la femme et la fille du vaincu sont devenues la proie du vainqueur.

Nous divisons en trois catégories bien distinctes les maisons de prostitution Asiatiques.

Le Bambou Annamite. — Appliquons-lui ce terme de bambou, que lui ont donné nos troupiers. Là, point de luxe : une paillotte ouverte à tous venants, la claie, et, dessus, une natte, quelques escabeaux ; des lampes à huile de coco répandent une odeur fétide.

Ce n’est pas qu’on n’y rencontre que de vieilles prostituées ; bien au contraire. On y trouve souvent des fillettes à peine nubiles de seize à dix-sept ans, livrées par leurs matrones ou vendues par leurs parents. L’âge moyen des pensionnaires ne dépasse guère vingt ans. Le costume de ces dames est le costume Annamite de la basse classe : vêtement de coton. Mais toujours un collier d’argent et des boucles d’oreilles en ambre, achetées avec les premiers gains.

Quand elle débute, la fille de bambou ne sait pas un