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règle, et elle donne à ses adorateurs des gonorrhées d’une grande ténacité, surtout quand l’Européen est affaibli par le climat. La syphilis est également très commune dans cette race. Il n’entre pas dans le cadre de ce travail de faire l’étiologie de cette maladie. Je constate simplement qu’elle a dans ce pays de profondes racines, et le manque d’un traitement rationnel en a étendu les ravages.

On peut se rendre compte des dangers de cette maladie en Cochinchine, car la statistique a démontré que, pendant les vingt premières années de l’occupation, elle fournissait à elle seule la moitié des invalidations des hôpitaux, autant que la fièvre paludéenne, le choléra, la dysenterie, l’hépatite et la diarrhée spécifique de Cochinchine.

Pour finir avec la pensionnaire du bambou Annamite : si elle est gentille et intelligente, une fois qu’elle a appris à se faire comprendre dans le sabir polyglotte, qu’elle a acquis quelques petits talents d’un genre particulier, et mis de côté quelques piastres, elle quitte la maison. À point nommé, il se trouve un épouseur qui l'installe dans un des villages autour de Saïgon, et ce peu sympathique personnage devient alors son exploiteur. Le couple masque d’ordinaire son véritable métier sous les dehors d’un petit commerce de fruits et denrées diverses.

Le matin, la femme part pour le marché de Saïgon ; mais, au lieu de rentrer de bonne heure chez elle, comme une honnête marchande, elle s’en va exploiter, à domicile, l’Européen à l’heure de la sieste. Nous la verrons tout à l’heure à l’œuvre.

Le lupanar Chinois. — Les premières femmes publiques Chinoises vinrent de Singapour vers 1866 ou 1867. L’établissement Chinois, à qui l’on peut donner