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produisent un effet analogue à celui du sinapisme de moutarde.


Effet particulier de l’opium sur les organes de la génération. — Terminons ce chapitre par une remarque sur l’effet aphrodisiaque de l’opium.

Dans tous les traités de thérapeutique, l’opium est signalé comme déprimant le sens génital. Delfau, dans son Manuel des maladies des voies urinaires, est le seul qui signale l’effet contraire. « C’est à doses relativement élevées et continues que l’action stupéfiante de l’opium atteint les organes génitaux ; à petite dose, au contraire, il agit à titre d’excitant. » Voici, d’après mon expérience personnelle, et d’après les aveux de beaucoup de femmes tant Européennes qu’Asiatiques, les effets produits par l’opium à doses modérées, dix à vingt pipes. Sous l’influence des excitations érotiques directes ou simplement mentales, l’érection se produit vite, si l’on veut se livrer au coït. Mais, et ceci n’a encore été signalé par aucun auteur, tandis que le pénis est dans une érection très rigide, ses nerfs et en particulier ceux du gland sont anesthésiés par l’effet de l’opium, et si l’érection est vive, l’éjaculation est au contraire fort retardée et n’a lieu qu’après un long coït. Cet effet anesthésique se produit également sur les nerfs de la vulve, du vagin et du rectum chez la femme, dont la sensation physiologique est retardée. Les muscles constricteurs du vagin, et surtout ceux du rectum, éprouvent une sorte de relâchement. Les manœuvres Sodomitiques s’opèrent plus facilement, et sans douleur, même lorsqu’il existe une forte disproportion des organes. À ce point de vue, j’ai les aveux les plus positifs de beaucoup d’Annamites se livrant à la Sodomie passive. D’ailleurs, Rabuteau a signalé cet état de résolution et d’insensibilité des organes provoqué