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Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/147

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de trivanderam à goa.

le Travencor possédait un charme si poétique, revêtait de telles couleurs, que bien peu de caractères eussent pu y résister, tandis qu’ici nous sommes simplement en présence d’une exploitation obscène.

— C’est la femme que vous avez toujours trouvée pleine de charmes et de séductions, mon cher ami, répliquais-je en souriant, et vous n’aviez pas encore vu l’entremetteur s’étaler aussi effrontément devant vous ; mais pas plus ici que là, il n’existe de temple à la véritable pudeur.

En ce moment la belle Kandâlika, ainsi qu’on l’appelait, sans avoir l’air de se douter qu’elle était la cause originelle de tout le tapage qui s’était produit, s’approcha de nous, porta les deux mains au front, nous fit le salam d’adieu et reprit lentement le chemin de sa demeure… Le thasildar et le brahme s’étaient déjà esquivés pour échapper aux quolibets de la population.

— C’est réellement une superbe femme, dit le capitaine qui avait regardé la jeune veuve en fin connaisseur.

— Et digne d’un autre sort, n’est-ce pas ? Que voulez-vous, c’est une victime, non pas du vice, elle ne tient pas au métier qu’elle exerce,