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Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/152

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voyage au pays des brahmes.

pour résister plus de vingt-quatre heures à toutes ces excitations des sens.

Il n’est point rare de voir des Indous, que la vieillesse n’arrête pas sur cette pente, être un beau jour ramenés chez eux dans un état complet de ramollissement et d’imbécillité.

Quoi qu’il en soit, et je l’ai souvent entendu exprimer devant moi, les Indous prétendent que ces fugues mensuelles leur font trouver meilleur le retour au foyer conjugal.

De là ce dicton bien connu :

« Viachy daroussanam pouniam papa nachanam. »

C’est-à-dire :

« L’amour d’une courtisane fait aimer la vertu. »

C’est dans cette catégorie de femmes qu’était tombée la belle Kandâlika ; veuve à dix-huit ans, elle n’avait pu celer un péché mignon et avait été réduite à quitter le pagne blanc des désolées pour le riche pagne des filles de joie… Mais la facilité avec laquelle elle avait accueilli Amoudou indiquait que son industrie n’allait guère dans ce petit village de Nandapour qui, hommes, femmes et enfants compris, comptait à peine une centaine d’habitants.

Le capitaine, qui avait voué un souvenir im-