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de trivanderam à goa.

la jeune veuve avaient fait sur son cœur une impression profonde, et sans le mauvais goût dont elle avait fait preuve en accordant quelques heures d’aimable entretien à mon fidèle Nubien, je crois que j’eusse été obligé de prolonger la station de vingt-quatre heures…

Sur un signe de moi, Amoudou avait tout préparé pour le départ, les bohis attendaient patiemment en tête de leurs bufflones, Mahadèva, son cornac sur l’épaule, prit la tête de la colonne dans la direction de la haute chaîne des Gaths, dont nous apercevions les pics bleuâtres dans le lointain.

Au lieu de suivre à pied et de chasser un peu le matin avant que le soleil fût trop haut à l’horizon, comme cela nous arrivait souvent, notre nuit de repos avait été si courte, que nous nous étendîmes chacun dans notre charrette, laissant à Amoudou la direction de la marche.

Lorsque je m’éveillai quelques heures plus tard, j’appelai mon Nubien.

— Tu as dû, lui dis-je, laisser jusqu’à ta dernière roupie à Kandapour.

— Non, Saëb, me répondit-il, ni Pounousamy, ni moi, n’avons rien donné aux belles filles…


— Alors, Arouna et le thasildar avaient raison ?