cette voie, se faisait tout entier par terre, durait trois ans.
Par la seconde route, les gens du Bengale et des côtes de Coromandel et de Malabar se rendaient par mer à Surate ; de ce port, le grand entrepôt de l’Inde, ils se dirigeaient sur Bassora au face du golfe Persique, chargeaient alors leurs marchandises sur le Tigre et arrivaient à Bagdad ; de là ils se rendaient à dos de chameau jusqu’à Alep, où ils rencontraient les marchands italiens, qui recevaient leurs marchandises pour les répandre en Europe.
Par ce chemin, l’aller et le retour, moitié par terre, moitié par eau, duraient deux ans.
La troisième voie partait également de Surate ; les marchands indous, réunis dans cette dernière ville, faisaient voile pour la mer Rouge, et abordaient à l’isthme de Suez. Là, ils avaient le choix entre deux routes pour gagner les stations de commerce avec l’Europe ; la plus longue, par le grand désert jusqu’à Alep, exigeait quarante jours de marche, et la plus courte, de Suez au Caire, par le désert de Suez, s’accomplissait en dix jours de marche. Cette dernière était des plus dangereuses, à cause des pillards arabes et africains, qui s’emparaient de toutes les caravanes qui n’avaient pas par avance payé un énorme tribut.