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Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/191

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les ruines de bedjapour.

suite. Moins prudent que son prédécesseur, Cabral vit massacrer une partie des siens, et le facteur portugais Corria, qu’il avait mis à la tête du comptoir qu’il avait fondé à Calicut.

Il en tira une éclatante vengeance en anéantissant toute la flotte du nabab, composée de quatre-vingts barques armées en guerre, et après ce fait d’armes, qui donna une haute idée de la force des Européens et de la supériorité de leurs engins de guerre, il reprit la route de Lisbonne.

Au lieu d’employer la conciliation et l’habileté pour détrôner les Maures sur la côte de Malabar, le roi de Portugal fut persuadé par les rapports de Cabral qu’il était nécessaire d’employer la force des armes, si l’on voulait entretenir des relations solides et avantageuses avec les Indes. Mettant d’ailleurs sa gloire à soutenir une entreprise dans laquelle l’intérêt de sa nation et de sa religion se trouvait également compromis, il donna l’ordre d’équiper une flotte capable de porter sur les rivages de l’Inde la terreur du nom portugais. Vingt vaisseaux divisés en trois escadres furent mis sous les ordres de Vasco de Gama, qui reçut le titre d’amiral des mers d’Orient.

Sur toute leur route, les Portugais se conduisirent en véritables pirates, l’intérêt de leur