six mois jusqu’à trente bâtiments à la fois ; ses vaisseaux négociaient sur toutes les côtes de l’Inde et il en expédiait jusque dans la mer Rouge, pour le golfe Persique, pour Surate, pour Goa, pour les Maldives, pour Manille, pour toutes les mers enfin où il était possible de faire un commerce avantageux. Chandernagor, en moins de douze ans, était devenu le marché le plus important du Bengale et le nom français était craint et respecté sur toutes les côtes, car Dupleix avait armé tous ses navires de commerce en guerre, et donnait à tous ses capitaines les ordres les plus formels de ne supporter aucune atteinte à leur pavillon.
Dupleix fut alors appelé à Pondichéry avec le titre de gouverneur général de toutes les possessions françaises dans l’Inde et la mer des Indes ; il hérita également du titre de nabab concédé au gouverneur Dumas avec hérédité dans ses successeurs.
Dupleix était un génie trop élevé pour jouer à la pompe et à l’ostentation orientales, mais il connaissait trop bien le pays pour ne pas savoir qu’il fallait parler aux yeux des populations de l’Inde si l’on voulait en être respecté.
Après avoir porté au plus haut point la prospérité de Pondichéry et des nouveaux territoires qu’il gouvernait, cet homme audacieux com-