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Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/25

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de trivanderam à goa.

et sans Mahadéva, dont les robustes épaules pouvaient nous servir de refuge en cas de danger pressant, j’eusse peut-être hésité à la tenter.

Cet itinéraire était adopté depuis longtemps, et nul doute que nous ne l’eussions suivi scrupuleusement, si le hasard, qui se joue plus facilement encore des projets des voyageurs que de ceux des autres humains, n’était venu se mettre au travers de nos résolutions.

Le jour n’allait pas tarder à disparaître, et, assis sous la vérandah de feuillage de la petite case indigène qui nous avait abrités pendant notre séjour, nous regardions, le capitaine et moi, ce splendide spectacle du soleil de l’équateur, incendiant l’horizon et les flots de l’océan Indien avant d’aller répandre la chaleur, la lumière et la vie sous d’autres latitudes, lorsque mon compagnon étendit la main dans la direction du sud-est.

— Un navire, me dit-il.

— Où cela ? répondis-je.

— Voyez-vous là-bas, ce petit point noirâtre, on dirait un léger coup d’estompe sur la ligne du ciel.

— Parfaitement… c’est un nuage.

— Vous vous trompez, c’est la fumée d’un steamer ; avant cinq minutes vous allez la voir