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Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/265

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les ruines de bedjapour.

marbre et de granit qui parlent encore aux yeux, alors que depuis dix siècles ont disparu les générations qui les avaient édifiés.

Il était environ midi lorsque nous traversâmes cette ville étrange, habitée seulement par quelques Indous, Musulmans et Parsis, qui avaient adossé leurs cases de feuillage, de terre sèche ou de brique, contre ces monuments à demi écroulés. Cela faisait un singulier effet de voir leurs haillons suspendus aux corniches de marbre ou à des tronçons de colonnes en granit rose.

La chaleur était excessive, et sous les vérandahs de chaque demeure, hommes, femmes et enfants faisaient la sieste pêle-mêle. Nous avions hâte d’arriver de l’autre côté de la ville, pour installer notre tente et en faire autant.

Il nous eût été facile de trouver, à très-bas prix, un logement indigène, mais il nous eût fallu rester dans l’intérieur de Bedjapour, au milieu de la population bariolée, connue dans toutes les provinces voisines pour son goût pour les rapines, et nous préférions de beaucoup le campement en plein air. Nous n’avions du reste en cette saison rien à craindre des pluies.

Comme nous passions sur une petite place servant d’esplanade à un des plus beaux monuments de la ville, nous aperçûmes un immense