C’est donc pour cela qu’on fait ces trois pauses, qui doivent durer chacune un quart d’heure.
Il arrive souvent, soit qu’on y ait mis de la précipitation ou de la malveillance, soit encore que l’âme se soit amusée en chemin, ou ait été pourchassée par les mauvais esprits, que son corps est brûlé quand elle revient sur la terre. Voilà l’infortunée obligée d’errer autour de la maison qu’elle a habitée, dans les charniers où l’on brûle les morts, et dans les lieux déserts, pendant tout le temps qu’elle devait encore vivre sur la terre. De là viennent ces gémissements plaintifs que l’on entend la nuit le long des fleuves, sur la lisière des bois et dans tous les endroits isolés.
Assez souvent les héritiers, dans la crainte de voir reparaître le défunt, font durer ces stations un peu moins que le temps voulu ; si on s’en apercevait, ils seraient notés d’infamie, mais à l’aide de quelques cadeaux importants faits en dessous main au prêtre chargé de la direction des funérailles, ils savent habilement se tirer d’affaire.
Il est une autre croyance que les brahmes entretiennent précieusement, car elle est une source constante de bénéfices. Les âmes errantes, prétendent-ils, suivent à l’envi tous les convois