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les ruines de bedjapour.

nations de terrains, de troupeaux, de grains, d’or, d’argent, de pierres précieuses, il est assuré qu’on ne le laissera ni brûler dans l’enfer de feu, ni geler dans l’enfer de glace, ni dévorer dans l’enfer des serpents, etc… Au moment même où il rend le dernier soupir, un brahme envoyé à cet effet se dépêche de prononcer les paroles de la délivrance, paroles magiques d’un pouvoir si souverain, que les dieux eux-mêmes ne peuvent résister à leur influence, et que le défunt, fut-il le plus grand criminel de la terre, est admis à l’instant au séjour de la béatitude. Quand les prêtres ont affaire à des gens naïfs, la peur aidant, ils les ruinent régulièrement, eux et leur famille, avant leur mort.

Après que le cadavre est consumé, les huit brahmes qui étaient restés près du bûcher se rendent au lieu où sont réunies les diverses personnes qui ont assisté aux obsèques, ils font trois fois le tour de l’assemblée, demandant la permission de prendre le bain de la purification, appelé bain du Gange, en l’honneur du fleuve sacré.

C’est une nouvelle occasion de faire appel à la poche des fidèles, car ces brahmes qui ont porté le corps du défunt ne peuvent, après le bain, que revêtir des habits neufs qu’aucun contact ne peut avoir souillés ; on les satisfait, et