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Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/33

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de trivanderam à goa.

ler au Grand Invisible, qui est celle de mes ancêtres, pour prendre la vôtre, qui est celle d’étrangers qui ne sont pas de ma race ? Pourquoi ne me demandez-vous pas aussi d’abandonner ma nourriture, qui est légère et appropriée à notre climat, pour la vôtre qui est lourde et indigeste, et de quitter mes habits, si commodes contre la chaleur, pour porter les vôtres qui sont faits pour le froid ?… etc…

Aussi, en dehors des parias à qui les jésuites servent de petites pensions pour se faire catholiques, et qui ne vont à l’église, bien entendu, qu’autant que les appointements sont régulièrement payés, n’y a-t-il dans l’Inde d’autres chrétiens que ceux faits par l’inquisition portugaise, au moyen du fer et du feu.

Le Portugal ne comptait presque au siècle dernier, dans ses possessions heureusement fort restreintes, que des catholiques. Quiconque était amené dans les prisons du saint office n’en sortait que converti ou mort !…

Combien de ces malheureux, après avoir résisté avec courage aux premiers supplices, finissaient par céder aux horribles tortures qu’on arrivait par degrés à leur imposer, et sortaient de là incapables de tout travail et affreusement mutilés !

Quand les pauvres diables étaient entrés