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Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/369

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les ruines de bedjapour.

le pays. Ses domestiques le voleront et le planteront au milieu de la forêt ou de la jungle ; à toutes ses demandes on répondra par des railleries, nul chez ce peuple, qui ne respecte que la force, ne le prendra plus au sérieux… Ainsi donc, mon cher ami, malgré votre pardon, il faut qu’une correction méritée soit infligée à un ou deux de nos rabatteurs, tant pis pour ceux qui nous tomberont sous la main.

Nous partîmes bien armés, en cas d’aventure, suivis par Tchi-Naga et Ponousamy ; nous descendîmes lentement la rue des Imans, dans laquelle presque tous les marchands de liqueurs fermentées s’étaient installés, nous dissimulant le plus possible au milieu des ruines et des endroits peu éclairés ; le moullah nous accompagnait pour qu’il n’y eût pas d’erreur commise.

À la première boutique, nous aperçûmes un indigène qui, à notre vue, se rejeta brusquement dans l’ombre ; sur un signe, nos deux domestiques l’empoignèrent, il fut traîné sous une lampe et reconnu pour un des dix farceurs du matin ; maintenu en respect par ses deux gardiens, je l’obligeai à s’incliner, et lui administrai une vingtaine de coups de canne sur la partie la plus charnue de son individu. Je dois dire, pour être véridique, que ces coups n’auraient même pas fait pleurer un enfant, je