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Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/375

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les ruines de bedjapour.

la respiration me manquait, je poussais des cris inarticulés ; tout à coup j’éprouvai un choc terrible, comme si j’avais touché le sol ; je regardai autour de moi, je n’avais pas quitté l’appartement où je me trouvais, seulement j’étais étendu sur le plancher ; dès que je m’étais relevé, la même sensation recommençait avec toutes ses péripéties jusqu’au choc final.

À un moment donné, une lueur de raison m’inspira l’idée de rester couché par terre puisque la sensation finissait dans cette position ; cela me fut impossible ; je souffrais, et j’avais soif de ces sensations étranges, et chaque fois je me relevais de nouveau pour retomber et rouler dans l’espace, avec toutes les sensations de l’homme qui tomberait d’un ballon, d’une hauteur incommensurable.

Les Indous rendent par un dicton populaire cette situation étrange, qui fait que vous ne pouvez vous soustraire aux impressions qui vous oppressent :

Ils disent :

Les plantes, les animaux, sont les esclaves de l’homme, l’homme est l’esclave du hatschich.

On comprend l’hésitation dont je fus saisi au moment de franchir le seuil de la demeure des nautchnys.

Je dis rapidement à mon compagnon :