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voyage au pays des brahmes.

complétement circulaire, qui avait dû nécessairement appartenir à quelque monument en ruines, et que les nautchnys avaient fait rattacher à leur maison. Cette salle était somptueuse, malgré la simplicité qui avait présidé à son ornementation.

Les murailles étaient complétement cachées par des tentures en soie du Bengalor et le sol recouvert par des tapis de Kanawer et de Cachmir ; tout le tour de la muraille régnait un divan très-bas, garni de broché de Daca et large d’environ deux mètres, ce qui permettait de s’y coucher dans tous les sens.

Sur deux trépieds d’argent, brûlaient des boules parfumées qui emplissaient la chambre d’odeurs âcres et enivrantes.

Les deux jeunes filles s’assirent à nos pieds, et la tête appuyée sur un bras dont le coude reposait négligemment sur nos genoux, elles se mirent à nous regarder curieusement, nous demandant qui nous étions, d’où nous venions et si les femmes de notre pays étaient plus belles qu’elles ; comme elles parlaient très-bien le tamoul, il fut facile de nous entendre, et je répondis aux demandes des charmantes créatures en épuisant, à leur égard, toute la poétique orientale.

Et, je dois le dire, je n’eus pas de peine à le faire. Ceux qui ont eu occasion de voir ces