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voyage au pays des brahmes.

chnys voilées n’avaient ni quitté leur place ni fait un seul mouvement.

Au bout d’une demi-heure environ, pendant laquelle ces statues animées mais immobiles exercèrent sur nous une véritable fascination, commença à se dérouler le plus étrange de tous les spectacles que j’aie vus de ma vie.

Avec une rare habileté on avait laissé au hatschich le temps d’agir, et juste à l’instant où nous commencions à ressentir ses effets, nous vîmes la gaze qui entourait les nautchnys se dérouler peu à peu et découvrir graduellement le visage, les épaules, la poitrine, les bras et le torse de dix jeunes filles dont la plus vieille n’eût certainement pas eu l’âge légal pour se marier en Europe.

Nourmahl ayant de nouveau frappé dans ses mains, toutes se prirent par le bras et s’avancèrent lentement dans notre direction ; à chaque pas qu’elles faisaient, la gaze qu’elles ne retenaient plus de la main continuait à descendre, et bientôt elles se trouvèrent exactement dans la situation des trois Grâces, attendant le jugement du berger Pâris.

À ce moment elles se mirent à danser lentement avec ces inflexions de la poitrine et des hanches, propres aux almées de l’Orient, dardant sur nous de longs regards pleins de pro-