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Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/47

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de trivanderam à goa.

Le vivre, le couvert et l’amour.

Et elles repousseraient avec horreur tout présent qu’on tenterait de leur offrir… Elles donnent et ne reçoivent rien.

Le lendemain matin, je trouvai mon ami enthousiasmé de Juana ; la belle topasine n’avait pas eu grand’peine à charmer ce tempérament méridional, qui, avec son amour des grands horizons, du soleil, des parfums et des femmes, semblait avoir été créé exprès pour voyager sous les tropiques.

Pour un peu il m’aurait demandé de retarder notre départ de quelques jours, mais je fus inexorable, et fis semblant de ne pas comprendre les petits soupirs de regrets qu’il lançait de temps à autre pour m’attendrir. Je donnai l’ordre à Amoudou d’atteler les bufflones.

J’allais oublier une des plus réjouissantes surprises de notre séjour à la casa Soarès. La veille, quand nous fûmes introduits dans la pièce qui servait de salle à manger, nous fûmes un moment comme éblouis par le contraste qui existait entre le service dépareillé, ébréché, qui garnissait la table, et les mets somptueux dont cette dernière était chargée… Dindes appétissantes laissant apercevoir de larges rondelles de truffes sous la peau, pigeons en compote, étendus mollement sur des tranches de pain, entourées