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de trivanderam à goa.

— Depuis plus de quinze jours, l’eau du ciel tombe en cascade sur les plus hautes montagnes de Lanka (Ceylan) ; le Samanta-Kounta est couvert de nuages noirs, l’Océan gronde sourdement dans ses profondeurs, les antarapotama (hommes des eaux) m’ont dit : C’est le signe précurseur du vent terrible, va et rapporte cela à nos frères.

— Comme il achevait ces mots, un son rauque et aigu se fit entendre : Voilà, dit-il, les éléphants sacrés qui annoncent le milieu de la nuit, je dois me mettre en route, car il y a loin encore du pays de Milhila aux rives où les cents fleuves (l’embouchure du Gange) se jettent dans l’Océan, et il ne faut point que les gens du Nord disent que les Andhara du Sud ne les ont point prévenus.

— Il dit et disparut en un instant sur la route poudreuse et blanchie par la lune, et Soudama rentra pensif dans sa demeure, ne sachant comment expliquer les paroles qu’il avait entendues, et ce qu’il devait faire.

— Et il ne manqua pas, avant de s’étendre sur sa natte, d’adresser à Brahma la prière du repos, et de s’en remettre à lui du soin de le protéger.

— Et il arriva ainsi qu’il avait été prédit par l’étranger. Un jour Sourya ne parut pas à l’ho-