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VOYAGE AU BÉNIN

tout l’extrême Orient et une partie de l’Océanie, sans avoir pu trouver l’occasion d’aller visiter quelques-unes de ces mystérieuses contrées africaines qui depuis trente ans surtout ont le privilége d’exciter la curiosité générale lorsqu’en me rendant pour la seconde fois des îles de la Société à San-Francisco, en avril 1871, je fis la connaissance du capitaine américain Edward Adams qui, pendant plusieurs années, avait fait comme master (second) le cabotage dans la rivière de Bénin et sur les rives du Niger. Cet officier commandait le navire qui me ramenait sur la terre américaine, et pendant les tièdes et calmes nuits du Pacifique, il nous arrivait souvent, nonchalamment appuyés sur les plats-bords de l’arrière, de causer de nos voyages, tout en regardant fuir devant nous, le sillage que notre goélette développait dans sa marche rapide comme un long ruban d’argent.

Dès le début de notre liaison, je ne lui cachai pas le plaisir que j’aurais à pénétrer, par quelques points intéressants, dans le centre de cet immense continent africain encore si mal connu, malgré les nombreuses excursions dont il a été l’objet.

Dans les premiers temps, il se contenta de sourire.

Mais un jour, lui ayant dit que depuis plusieurs