Page:Jacquemont - Correspondance inédite de Victor Jacquemont avec sa famille et ses amis, tome 1.djvu/28

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trouva dans Porphyre plus qu’un parent : un guide et un ami qui ne lui firent jamais défaut.

Son père, ancien tribun du peuple, directeur de l’instruction publique et membre correspondant de l’Institut, lui donna une solide instruction. — Ses études littéraires terminées, il se livra aux sciences, et fut admis par le baron Thénard dans son laboratoire. Un accident grave interrompit ses travaux pour quelque temps. Dérangé par un oisif comme il se livrait à une expérience, il brisa entre ses mains un vase plein de cyanogène dont les émanations lui firent éprouver bientôt les premiers symptômes d’une phthisie laryngée qui, bien que combattue dès le principe, mit ses jours en danger. Il alla, pour se rétablir, passer quelque temps à La Grange, propriété du général de la Fayette, ami de sa famille. Sa convalescence fut occupée par l’étude de la botanique, de l’agriculture et de la zoologie. Des voyages dans le nord de la France, dans l’Auvergne, le Nivernais, les Cévennes, les Alpes du Dauphiné et de la Suisse, entrepris quelquefois seul, quelquefois avec des hommes de son âge, le mirent à même de contrôler, de modifier, de redresser ce qu’il avait appris dans les cours publics et dans les livres.

De ses différentes excursions, Victor, avec son esprit rapide et son cœur aimant, rapportait des notions en même temps que des amitiés nouvelles. Je ne m’étendrai pas sur ces dernières. Je rappellerai simplement que MM. de la Fayette, de Péray, Victor de Tracy,