Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

union dans le gouvernement de principes si divers. Quant à la foule, elle était fatiguée, depuis dix ans, de voter sur tout. Et les intellectuels étaient las des caprices de la foule. Après tant d’années de République, on revenait donc bien à la Révolution modérée et au despotisme éclairé du XVIIIe siècle.


C’est avec le Consulat que Napoléon Bonaparte obtient ce pouvoir suprême que nous nommons dictature. Il commença par ranimer la confiance, faire rentrer l’argent, rétablir sous le nom de droits réunis d’anciens impôts, créer la Banque de France. Il réorganisa l’administration en établissant les préfets, non élus, représentants directs du pouvoir. Ce furent les institutions de l’an VIII, cadre de la France moderne, qui dure encore. La Révolution était conservée dans ses principes, des garanties accordées aux acquéreurs de biens nationaux. Enfin, Bonaparte tentait de mettre au point sa grande idée de la « fusion », appelait au pouvoir des hommes nouveaux, mais aussi des hommes d’ancien régime. Bientôt, il s’installera aux Tuileries, et il fera rentrer les émigrés.

Au dehors, il semble remplir sa mission : la