Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

prêtée un ouvrier maçon du nom de Badinguet. Le sobriquet en resta au neveu du grand Empereur.

Les événements allaient lui ouvrir l’accès du pouvoir. En 1848, c’est la chute de la monarchie, la République, Louis-Napoléon est candidat à la présidence. Il l’emporte par cinq millions et demi de voix sur sept millions de votants.

Il lui restait à rétablir l’Empire. Il ne s’y décida qu’au bout de trois ans, assez satisfait, au fond, de son ascension rapide, scrupuleux aussi sur le serment qu’il avait fait de respecter la Constitution. Pourtant, l’Assemblée se méfie de lui, refuse d’augmenter sa liste civile et d’amender les textes pour permettre sa réélection. C’est alors qu’il songe à un coup de force contre les députés dont la majorité était d’ailleurs monarchiste mais n’avait pu s’entendre pour ramener la monarchie, étant divisée en légitimistes et orléanistes.

Le coup d’État du 2 décembre 1851 est demeuré un modèle de coup d’État fait « à l’intérieur » du pouvoir. Les hommes qui l’ont accompli sont Persigny et surtout Morny, qui était, dit-on, le fils adultérin du général de Flahaut et de la reine Hortense, par conséquent le propre demi-frère du futur Empereur.