dû à un ingénieur américain, fera tourner ses turbines à vide pendant de longues années encore, faute de transformateurs et de câbles pour transmettre le courant. À Nijni-Novgorod, les usines Ford fabriquent des automobiles, inutilisables pour les trois quarts dans un pays dépourvu de routes carrossables. Les délicates machines-outils américaines sont rapidement détériorées dans les usines et les exploitations agricoles par des ouvriers inexpérimentés. On a établi le Magnitogorsk, entreprise de forges et de hauts fourneaux, à deux mille kilomètres des mines de charbon, d’où prix de revient extravagant de l’acier dont la production est insignifiante. Le reste à l’avenant.
L’échec a été implicitement reconnu, du fait que les « plans » devaient se succéder de façon continue. Depuis 1933, il n’en est plus question.
Officiellement, il n’y a plus de chômage ; on reconnaît toutefois une « fluctuation » de la main-d’œuvre qui correspond au vagabondage de plusieurs millions d’ouvriers. La migration des prolétaires est une plaie du régime. Tous les moyens de coercition possibles, livret de travail analogue à un livret militaire, obligation de résidence, passeports, ne parviennent pas à fixer les ouvriers qui vont de ville en ville chercher des conditions d’existence un peu moins lamen-