Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/247

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Milan, n’a pas été élu. Les « rouges » se croient sûrs de prendre bientôt le pouvoir.

Le 3 décembre, la grève générale est à nouveau proclamée. On se tue dans les rues de toutes les grandes villes. L’anarchie est à son comble, l’armée est attaquée dans ses casernes, les officiers victimes d’agressions en plein jour. Les ministères successifs abdiquent devant la révolution qui monte, fomentée avec l’argent de Moscou. De juillet à la mi-septembre, Ancône, Livourne, Milan, Bologne voient se dérouler des troubles sanglants où les morts se comptent par dizaines et les blessés par centaines.

Dans les campagnes, les chefs révolutionnaires réquisitionnent argent et vivres chez les agriculteurs et les propriétaires, massacrant et torturant ceux qui refusent de livrer leur magot et leur bétail.

Toute plainte adressée à Rome est vaine. Les ministres refusent d’intervenir. Au Parlement, on se terre et l’on parle. La monnaie tombe, la vie augmente. Chacun se demande où l’on va.

Le 29 août 1920, la Fédération italienne des ouvriers métallurgistes donne à ses adhérents l’ordre d’occuper les usines, premier pas vers le grand soir. Le 30 au matin, l’occupation commence et le drapeau rouge est fixé aux hampes des paratonnerres. Les directeurs et les ingénieurs