Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/257

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les domaines, politique, économique, social, maritime, militaire. Un peuple entier en a été l’artisan, car elle n’a pu s’accomplir qu’au prix de sacrifices généraux bénévolement consentis. Comme l’écrivait en 1932 Mussolini lui-même, « la vie telle que le fascisme la considère doit être sérieuse, austère, religieuse, soutenue par la force morale ».

Cette force existe. Elle est indiscutable. Elle a pris la forme d’une sorte de religion, ce qui ne va pas sans dangers.

Plus on a suivi, avec l’attention et la sympathie qu’on doit aux nobles entreprises, l’ascension du dictateur italien, plus on doit souhaiter que cet élan de tout un peuple ne finisse pas par lui masquer les écueils auxquels une révolution expose, et le fascisme est, avant tout, une révolution. Ceux qui en souhaitent l’imitation par la France feront bien d’y réfléchir. L’« économie corporative » inventée par Mussolini paraîtrait monstrueuse à nos bourgeois et à nos commerçants grands et petits. Avant de songer à copier il faut savoir ce que l’on copie. Le coq gaulois n’a pas ce qu’il faut pour téter la louve Romaine.