Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/278

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ter aussi contre un autre ennemi : le séparatisme. On a accordé trop peu d’importance en France aux séparatismes allemands. Il suffit de feuilleter Mein Kampf pour voir combien, entre 1919 et 1923, l’hostilité à la Prusse et à la notion même de Reich était vive dans certains milieux. Il n’est pas certain que Hitler lui-même n’ait pas été en rapport avec les séparatistes rhénans ou bavarois. En tout cas, dans son parti, l’indépendance de la Bavière était un thème cher à plusieurs. On parlait même de constituer un État nouveau, unissant la Bavière à l’Autriche, ce qui paraissait plus facile que l’Anschluss. Dans quelle mesure Hitler lui-même céda à ces diverses tendances, il ne nous le dit pas. Ce qui est certain, c’est qu’il ne tarda pas à lutter contre tous les parlementarismes et à en arriver à la conception d’un Reich « totalitaire » et absolument indivisible. Cependant, il ne faut pas l’en croire sur parole, lorsqu’il affirme que cette conception a toujours été la sienne.

C’est par son extraordinaire talent de parole qu’Adolf Hitler réussissait à tenir des réunions de plus en plus importantes, malgré les attaques des socialistes qui commençaient à comprendre quelle force nouvelle représentait ce parti hier encore inconnu. Il menait sa propagande à ciel ouvert et refusait de se consti-