Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/281

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l’auteur comme dans celle de ses millions de lecteurs, Mein Kampf est tout d’abord le livre d’une religion, l’Évangile du national-socialisme, ou, plus exactement, du racisme.

Hitler n’existe pas avant ces années si dures de Vienne où il a découvert à la fois les dangers du marxisme et ceux du sémitisme universel. Sa véritable naissance à l’action date du jour où il découvre la notion de race. C’est ici qu’un Français ne peut s’empêcher de trouver Mein Kampf singulièrement pauvre et singulièrement primaire. S’il fallait juger les ouvrages de combat comme on juge les œuvres de l’esprit, il est certain que la Bible nationale-socialiste ne résisterait pas une seconde à l’examen. Des puérilités ridicules s’y mêlent aux affirmations scientifiques les moins prouvées, dans un langage déconcertant de pédantisme qui, d’ailleurs, a largement contribué au succès de Mein Kampf en pays germanique.

Pour Hitler, ce sont les Aryens qui ont fait la civilisation éternelle, celle sans laquelle aucun peuple n’a pu vivre, et dont nous retrouvons les traces jusque dans le Japon moderne. Et parmi les Aryens, les plus purs, les véritables héritiers de l’hellénisme (Hitler, comme tout Allemand, aime à se réclamer des Grecs), ce sont les Germains. Le peuple germanique a reçu une mis-