Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/300

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Que l’on désire ou que l’on redoute un dictateur, il nous semble qu’après cette revue, d’ailleurs incomplète, chacun peut se faire une opinion.

De la démagogie à la tyrannie, il n’y a qu’un pas, soit que le gouvernement fort naisse d’une réaction contre le désordre, soit qu’il serve à imposer une révolution dont les modérés et les conservateurs sont les victimes.

« Les sages d’autrefois, qui valaient bien ceux-ci », ne l’ignoraient pas. Au siècle dernier, frappés par le succès de Napoléon III, ils enseignaient que le socialisme conduit au césarisme. Mais le socialisme est l’expression parfaite de la démocratie. Elle n’en est pas l’expression dernière, car rien ne finit. C’est le retour éternel. Tout ce qui implique contrainte dans l’organisation sociale entraîne la disparition de la liberté politique et postule un pouvoir qu’on ne discute pas.

Si l’anarchie engendre des Césars parce que l’ordre est un besoin élémentaire des sociétés, le