Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/31

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pure. Ce ne devait pas être pour y rester longtemps.

Il n’y avait de trêve à la lutte des classes que lorsqu’un péril extérieur obligeait tous les Athéniens à s’unir momentanément pour résister aux barbares, Mais dès que l’envahisseur s’éloignait, la discorde renaissait. Personne n’était alors à l’abri des vengeances exercées par la faction toute puissante. Miltiade, le vainqueur de Marathon, mourut dans les fers. Thémistocle qui, à Salamine, avait sauvé la Grèce, fut condamné à mort et ne trouva de salut que dans la fuite. Le spectacle que donnait la démocratie athénienne n’était pas beau. À la vérité, elle n’avait jamais considéré la dictature que comme une machine de guerre sociale et la tyrannie comme la sienne. Et pourtant c’était la Grèce. Et elle produisit le miracle grec. Ce fut le gouvernement de Périclès.