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SYLLA

Après la terreur rouge, la terreur blanche. Trois ans plus tard, ayant vaincu Mithridate, Sylla revint à Rome prêt à exercer des représailles. Elles furent à la mesure des massacres de Marius, mais, si l’on peut dire, plus ordonnées. Sylla, l’homme des sénateurs, avait la préoccupation des formes. Il se fit investir du pouvoir de réformer la constitution.

Le vote acquis, « l’épuration » commença avec méthode. Des listes étaient dressées. Elles étaient remises aux assassins qui allaient exécuter à domicile et qui ne se recrutèrent pas seulement dans la soldatesque ou dans la populace. De hauts personnages, des patriciens ne dédaignèrent pas d’exercer eux-mêmes leur vengeance. Le fameux Catilina se distingua par les raffinements de torture qu’il infligeait à ses victimes.

Les meurtres étaient payés, si l’on peut dire, à la pièce, et le prix du sang atteignit jusqu’à deux talents, un peu plus de dix mille francs de notre