Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cromwell y avait eu sa large part par la véhémence qu’il avait mise à soutenir le projet, faisant ressortir que les députés seraient tout puissants dans la lutte contre le monarque, le jour où le Parlement disposerait du commandement des troupes. « Le Parlement, disait-il en substance, ne peut être victorieux que s’il a une armée à sa disposition. On n’oblige ni ne force personne avec des phrases et des mots. Il y faut des soldats et des armes. » En fait, si le Parlement anglais n’avait pas eu dans son sein un chef capable de lever et de commander une armée et de battre à plate couture l’armée régulière, il aurait eu le même sort que le Parlement judiciaire de Louis XV dont les membres furent reconduits chez eux par les dragons.

À l’origine du pouvoir de Cromwell, il y a les « Côtes de Fer » de même que Mussolini a eu les chemises noires et Hitler les chemises brunes, similitude que nous avons déjà rencontrée et que nous rencontrerons encore.

Cromwell sentit pendant ces journées agitées de l’hiver de 1641 qu’il était de taille à assurer la charge de commander cette armée. Son instinct ne le trompait pas. Sa véritable personnalité va se révéler dans la guerre et l’on se demande pourquoi il n’est pas resté dans l’histoire sous le nom du général Cromwell.