Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/81

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taient menacés dans ce qu’ils croyaient être leurs privilèges et dans leurs fructueuses combinaisons.

À cette époque, la notion de patriotisme n’était pas ce qu’elle est aujourd’hui. De grands personnages n’hésitaient pas à négocier avec les princes étrangers pour combattre tel ou tel dessein du gouvernement quand ils l’estimaient contraire à leurs intérêts.

C’est contre eux que Richelieu porta ses premiers efforts.

Informé par le remarquable service de renseignements qu’il avait organisé en France et hors de France, le cardinal n’hésita jamais, quel que fût le rang du coupable, à sévir de façon exemplaire, ayant fait comprendre au Roi que ces pratiques réduisaient à néant tous les efforts poursuivis pour fortifier son autorité et pour agrandir le royaume.

Il ne montra pas plus de pitié pour les fauteurs de guerre civile, mais s’il châtia d’une main lourde, ce fut pour montrer qu’il y avait quelque chose de changé en France, et que la naissance ne permettait plus les jeux dangereux que ses prédécesseurs avaient tolérés jusque-là.

C’est ce qu’il ne faut pas oublier si l’on veut pénétrer le sens de sa politique intérieure et en justifier les moyens.