Page:Jacques Bainville - Les Dictateurs.djvu/84

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ouvraient à ses escadres et à ses mercenaires l’accès des ports et du territoire national.

Engagé à l’extérieur dans une partie redoutable qui exigeait des prodiges d’adresse et de force, Richelieu ne pouvait tolérer cette menace constante d’un ennemi introduit et soutenu en France par des Français. De nécessité vitale, il lui fallait écraser les révoltés avant qu’ils n’eussent réussi dans leur rébellion.

Pour les gagner de vitesse, il déploya toutes les ressources de son génie et s’imposa une tâche incroyable. Comme, aujourd’hui, Mussolini, il assuma la conduite des principaux organismes de l’État, Aux affaires étrangères et au ministère de l’Intérieur, il ajouta la Guerre, les Finances, la Marine, et la fonction de général en chef.

On le vit, à la Rochelle, cuirassé et botté, l’épée au côté, tirer le canon, diriger les travaux d’investissement et la construction de la fameuse digue. Ni les hasards de la guerre, ni une santé chancelante n’abattirent son courage. Son inflexible volonté força le succès.

La prise de La Rochelle mit fin aux projets des protestants. Doublement criminels en tirant le canon contre les soldats du Roi et en appelant l’étranger, les chefs réformés ne pouvaient plus espérer qu’en la clémence. S’ils tentèrent,