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Page:Jacques Boileau - De l abus des nudites de gorge, Duquesne, 1857.djvu/68

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XXIX. Hélas, si selon la doctrine de S. Clément Alexandrin, il y a plusieurs occasions où un Chrétien péche, à cause seulement qu’il ne vit pas d’une manière assez modeste et assez exemplaire pour retenir le libertinage des pécheurs, et pour leur inspirer de la honte de leurs crimes ou de la crainte des jugemens de Dieu, que peut-on croire de ces filles et de ces femmes qui par leurs nuditéz deviennent une occasion pressante de péché, qui bien loin de réprimer par leur modestie les sentimens impurs que la concupiscence peut produire à leur veue dans les cœurs des hommes, les renouvellent et les augmentent par leur immodestie, qui bien loin de s’opposer au libertinage, le favorisent en se montrant à demi-nues.

XXX. Comme il n’y a rien de plus divin que d’éloigner les hommes du vice, et de les porter à la vertu ; il n’y a rien de plus diabolique que de les tenter, et de les provoquer au péché ; c’est toutefois ce que font ces femmes qui se disent si innocentes. Et de même que le démon n’en est pas moins démon, c’est-à-dire, moins séducteur, moins désagreable à Dieu et moins digne de châtiment, lorsque ses tentations et ses efforts luy sont inutiles, et qu’il tâche vainement de nous séduire, ne pouvons-nous pas dire avec proportion que les femmes