Page:Jacques Boileau - De l abus des nudites de gorge, Duquesne, 1857.djvu/86

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le même Salomon, qu’il faut qu’elle soit et paroisse modeste.

LII. A quoy pensez-vous donc, filles Chrétiennes, lorsque vous blessez la modestie par la nudité de vos gorges ? Ne scavez-vous pas, que quand Dieu fait les mariages, ce n’est que pour le bonheur de l’un et de l’autre des mariéz ? Et de même qu’il donna une femme au premier homme innocent pour avoir soin de luy et pour l’assister dans son travail, pour diminuer ses peines en les partageant, et pour augmenter ses plaisirs en y participant : qu’il donne d’ordinaire un époux à une fille sage et modeste pour luy servir de consolation et d’appuy, pour être son protecteur et son père. Pouvez-vous ignorer que les mariages sont presque toujours malheureux lorsque le monde en est l’auteur, lorsque la volupté ou la vanité en ont, pour ainsi dire, été les négociatrices, et que les hommes n’y ont été engagez que par quelque passion sensuelle qu’a excité en eux la nudité d’une partie de votre corps ?

LIII. Vous n’avez qu’à choisir, ou d’être vraysemblablemeni heureuses si vous songez à plaire à Dieu par votre retenue, afin de plaire saintement à un homme, et d’en faire le témoin et l’approbateur de votre modestie avant qu’il soit votre mary ; ou de vous exposer