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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.


Superstitio, fusa per gentes, omnium opressit ferè animos, atque hominum imbecillitatem occupavit. Cicer. de Divin., lib. II.


Quand on s’arrête un moment sur les différens cultes des peuples, on ne trouve de toutes parts que des religions entourées de mille erreurs, la vérité défigurée par le mensonge, les idées de la divinité ensevelies dans un chaos de superstitions ridicules, et la dignité de l’homme avilie par les plus monstrueuses faiblesses. Alors on s’écrie : l’erreur et le doute sont-ils donc à jamais le partage de la nature humaine?...

Il n’est point de nation si sauvage qui n’ait trouvé dans son âme, dans l’harmonie de la nature, dans tout l’ensemble de ce bel univers, l’éloquent témoignage de l’existence d’un Dieu ; mais chacun, loin de chercher à le connaître, s’est forgé une vaine idole, sur sa propre ressemblance, et chacun la fait servir à ses passions. Le méchant en a fait un monstre ; l’ambitieux, un potentat ; le lâche, un barbare ; le fanatique, un tyran qui ne respire que la ven-