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PRÉLIMINAIRE.


les Até, les Moloch, le dieu du mal des Mexicains, et tous les génies malfaisans.

Ainsi, entouré de démons qui sont les ministres redoutables de ses vengeances, Dieu est craint s’il n’est aimé. On l’apaise par des sacrifices ; on gagne ses bonnes grâces, en ensanglantant son autel ; on déchire le sein des êtres vivans, pour plaire à celui qui leur a donné la vie ; on lui vend les animaux qu’il a créés, et l’homme dispose de ce qui n’est point à lui. La superstition s’étendit plus loin encore ; elle enfonça le couteau dans le cœur de l’homme, et offrit à) Dieu, comme un acte expiatoire, le plus horrible des forfaits [1].

Jésus-Christ, en éloignant le sang des sacrifices, venait aussi détruire l’erreur et les pratiques superstitieuses. On lui demande ce qu’il faut faire pour mériter les récompenses éter-

  1. Cécrops, le premier législateur des Athéniens, en leur recommandant d’offrir aux Dieux les prémices de leurs fruits et de leurs moissons, leur défendit expressément d’immoler aucun être vivant : il prévoyait, dit Saint-Foix, que, si l’on commençait une fois à sacrifier des animaux, les prêtres, pour établir leur despotisme et faire trembler les rois mêmes, ne tarderaient pas à demander des victimes humaines, comme plus honorables. Trois cents ans après, Jephté, Agamemnon, Idoménée, qui étaient contemporains, immolent leurs propres enfans.