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prétendu « réunir toutes les communions en un vaste catholicisme où toutes elles trouveront satisfaction ». D’après lui, « le principe de tout bien est dans un premier détachement de soi-même et du monde. Cet état constitue le bonheur présent et futur, c’est le ciel. L’amour exclusif de soi-même et du monde constitue au contraire la damnation, c’est l’enfer. »

Il annonce une nouvelle révélation de l’Esprit, et se pose le Christ d’un christianisme régénéré, comme font présentement quelques professeurs de philosophie. En même temps, Swedenborg se disait en communication avec des intelligences supérieures et avec les âmes de certains morts de ses amis. Ceux qui le copient aujourd’hui ont-ils les mêmes avantages ?

Sycomancie, divination par les feuilles de figuier. On écrivait sur ces feuilles les questions ou propositions sur lesquelles on voulait être éclairci : la feuille séchait-elle après la demande faite au devin par les curieux, c’était un mauvais présage ; et un heureux augure si elle tardait à sécher.

Sydonay. Voy. Asmodée.

Sylla. Comme il entrait à main armée en Italie, on vit dans l’air, en plein jour, deux grands boucs noirs qui se battaient, et qui, après s’être élevés bien haut, s’abaissèrent à quelques pieds de terre, et disparurent en fumée. L’armée de Sylla s’épouvantait de ce prodige, quand on lui fit remarquer que ces prétendus boucs n’étaient que des nuages épais formés par les exhalaisons de la terre. Ces nuages avaient une forme qu’on s’avisa de trouver semblable à celle du bouc, et qu’on aurait pu comparer également à celle de tout autre animal. On dit encore que Sylla avait une figure d’Apollon à laquelle il parlait en public pour savoir les choses futures.

Sylphes, esprits élémentaires, composés des plus purs atomes de l’air, qu’ils habitent.

L’air est plein d’une innombrable multitude de peuples, de figure humaine, un peu fiers en apparence, dit le comte de Gabalis, mais dociles en effet, grands amateurs des sciences, subtils, officieux aux sages, ennemis des sots et des ignorants. Leurs femmes et leurs filles sont des beautés mâles, telles qu’on dépeint les Amazones. Ces peuples sont les sylphes. On trouve sur eux beaucoup de contes. Voy. Cabale.

Sylvestre II. Gerbert, élevé sur la chaire de saint Pierre, sous le nom de Sylvestre, en 999, fut l’un des plus grands papes. Ses connaissances l’avaient mis si fort au-dessus de son siècle, que des hérétiques, ne pouvant nier sa grandeur, attribuèrent l’étendue de son savoir à quelque pacte avec le diable. Il faisait sa principale étude, après les sciences sacrées, des sciences mathématiques : les lignes et triangles dont on le voyait occupé parurent à des yeux ignorants une espèce de grimoire et contribuèrent à le faire passer pour un nécromancien. Ce ne fut pas seulement le peuple qui donna dans cette idée absurde. Un auteur des vies des papes a dit sérieusement que Sylvestre, possédé du désir d’être pape, avait eu recours au diable, et avait consenti à lui appartenir après sa mort, pourvu qu’il lui fit obtenir cette dignité ; ce qui est un mensonge infâme. Lorsque, par cette voie détestable, ajoute le même auteur stupide, il se vit élevé sur le trône apostolique, il demanda au diable combien de temps il jouirait de sa dignité ; le diable lui répondit par cette équivoque digne de l’ennemi du genre humain : « Vous en jouirez tant que vous ne mettrez pas le pied dans Jérusalem. » La prédiction s’accomplit. Ce pape, après avoir occupé quatre ans le trône apostolique, au commencement de la cinquième année de son pontificat, célébra les divins mystères dans la basilique de Sainte-Croix, dite en Jérusalem, et se sentit attaqué aussitôt après d’un mal qu’il reconnut être mortel. Alors il avoua aux assistants le commerce qu’il avait eu avec le diable et la prédiction qui lui avait été faite, les avertissant de profiter de son exemple et de ne pas se laisser séduire par les artifices de cet esprit malin. Nous n’avons pas besoin de faire observer que nous rapportons des contes impudemment menteurs, jusque dans leurs moindres circonstances. Puis il demanda, poursuivent les calomniateurs niais de ce grand pape, qu’après sa mort son corps fût coupé en quartiers, mis sur un chariot à deux chevaux, et inhumé dans l’endroit que les chevaux désigneraient en s’arrêtant d’eux-mêmes. Ses dernières volontés furent ponctuellement exécutées. Sylvestre fut inhumé dans la basilique de Latran, parce que ce fut devant cette église que les chevaux s’arrêtèrent…

Martinus Polonus a conté encore que Sylvestre II avait un dragon qui tuait tous les jours six mille personnes… D’autres ajoutent qu’autre-fois son tombeau prédisait la mort des papes par un bruit des os en dedans, et par une grande sueur et humidité de la pierre au dehors. On voit, par tous ces contes ridicules, qu’autrefois comme de nos jours, l’Église et ses plus illustres pontifes ont été en butte aux plus sottes calomnies.

Symandius, roi d’Égypte, qui, possesseur du grand œuvre, au dire des philosophes hermétiques, avait fait environner son monument d’un cercle d’or massif, dont la circonférence était de trois cent soixante-cinq coudées. Chaque coudée était un cube d’or. Sur un des côtés du péristyle d’un palais qui était proche du monument, on voyait Symandius offrir aux dieux l’or et l’argent qu’il faisait tous les ans. La somme en était marquée, et elle montait à 131,200,000,000 de mines[1].

Sympathie. Les astrologues, qui rapportent

  1. Charlatans célèbres, de M. Gouriet, t. I, p. 195.