Page:Jacques Danguy - Constructions rurales.djvu/415

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’ensilage peut se faire en terre, dans des silos en maçonnerie, ou à l’air libre en meules comprimées. Le fourrage coupé doit être frais, c’est-à-dire qu’il ne doit pas avoir subi un commencement de fanage, ni avoir été mouillé ; le maïs vert est au préalable haché, au moyen de puissants hache-maïs, en fragments d’une dizaine de centimètres.

1° Ensilage à air libre.

Voici la manière la plus simple

de conserver les fourrages naturels et artificiels, notamment les regains, par l ensilage à air libre : on entasse le produit à conserver par couches horizontales, sur une aire plane et saine, de manière à former un tas rectangulaire ou mieux carré (afin d’avoir un moins grand développement de surfaces à l’air), à parois verticales, qu’on recouvre de fortes planches sur lesquelles on place quelques madriers ; on charge ensuite le tout à raison de 1 000 à 1 500 kilos par mètre superficiel, bien que souvent avec des charges plus faibles, de 700 à 800 kilos, on obtienne aussi de bons résultats. Cette pression est ordinairement obtenue au moyen de grosses pierres ou de terre, mais il faut attendre deux ou trois jours avant d’opérer le chargement, afin que la fermentation puisse se déclarer et atteindre les 55° qui sont nécessaires pour arrêter la fermentation .acide ; la charge a pour effet de chasser l’air de la masse. Dans ces tas, les surfaces latérales s’altèrent souvent, sur 15 à 20 centimètres, et ne peuvent pas alors être consommées. Pour le maïs, qui peut être entier bien que l’ensilage se fasse mieux, plus régulièrement et avec une pression moindre lorsqu’il a été haché, les tas ont 3 mètres au moins de hauteur ; quand les tiges sont entières, leurs têtes doivent être dirigées vers l’intérieur de la meule. Il faut, aussitôt le tas achevé, mettre une charge de 400 à 500 kilogrammes par mètre carré et la porter, au bout de quelques jours, à 800 ou 1 000 kilos. On recommande, dans ce cas comme dans le précédent, d’accoter les silos à des murs ou à des bâtiments pour augmenter leur stabilité et réduire la surface des côtés en contact avec l’air.

On a proposé, lorsque l’on a fréquemment recours à l’ensilage, l’usage d’appareils permettant d’exercer directement