Page:Jacques Danguy - Constructions rurales.djvu/65

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besoin d’être rapide. Pour les enduits étanches des fosses et des citernes on mélangera le sable et le ciment par parties égales ou en mettant un peu plus de ciment que de sable ; pour les murs, s’ils sont en meulières, on pourra mettre de 3à5desablepour1deciment.

4° Prise des mortiers.

La prise des mortiers aériens, c’est-

à-dire leur solidification, provient de l’action de l’acide carbonique de l’air, qui transforme lentement la chaux hydratée du mortier en un carbonate insoluble ; il se manifestè pendant cette transformation une sorte de contractionqui détermine une grande adhérence entre les grains de sable ; ces derniers, étant inertes, empêchent le retrait de la masse. La réaction ne s’effectuant qu’en présence de l’air, la dessiccation du mortier doit se faire lentement afin de laisser à l’acide carbonique le temps d’agir. Cela explique pourquoi la prise des mortiers ordinaires est si lente dans les maçonneries épaisses ; en effet, dès qu’il y a une croûte solide d’une certaine épaisseur formée à leur surface, le passage de l’air devient très difficile ; pour des murs d’un mètre et plus d’épaisseur, on trouve souvent au milieu, au bout de plusieurs années, du mortier non encore pris ; lorsqu’on est obligé d’établir de semblables murs, il faut absolument employer des mortiers hydrauliques, à moins qu’ils n’aient aucune charge à supporter.

La prise des mortiers, confectionnés avec des chaux hydrauliques, est déterminée par une véritable réaction chimique : en présence de l’eau et de la chaux, l’argile tend à s’hydrater et à se combiner à la chaux pour former un silicate double d’alumine et de chaux, ou un silicate de chaux et un aluminate de chaux, composés insolubles qui acquièrent une très grande dureté.

5° Résistance des mortiers.

Les mortiers employés dans

les grands travaux sont l’objet d’essais ayant pour but de déterminer leur résistance. Au moyen de moules spéciaux on confectionne, avec les mortiers à essayer, de petits solides N (fig. 24) ayant le profil d’un rail de chemin de fer à double champignon et présentant au milieu une section déterminée ; ces solides sont pris par leurs parties larges dans des anneaux ouverts G et G’, attachés d’une part à un point fixe et d’autre