Page:Jacques Danguy - Constructions rurales.djvu/98

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dernières tendent à glisser vers le mur, son épaisseur devra évidemment être plus grande que si elles tendent à s’en écarter (fig. 47).

Il faut aussi avoir soin que l’eau ne puisse s’accumuler derrière les murs de soutènement, car alors la poussée deviendrait considérable ; pour les murs en pierres sèches cet inconvénient n’est pas à redouter, mais pour ceux en maçonnerie on est obligé de ménager, de distance en distance, des ouvertures hautes et étroites, appelées barbacanes. Quand il n’est pas possible d’installer des barbacanes, ou quand il faut les écarter beaucoup les unes des autres, il est bon de faire un véritable drainage, en tuyaux de terre, pour emmener les eaux. Les murs de soutènement doivent, comme nous venons de le dire, pouvoir résister à la poussée des terres, c’est-à-dire à une force horizontale, agissant au centre de gravité de leur section, dont l’intensité est fonction du poids de la terre qui tend à glisser,

soit F (fig. 48) ; la force qui maintient le mur debout est son propre poids P, qui est appliqué au même

point. En composant ces deux

forces, on voit que le mur ne sera pas renversé si leur résultante

passe par sa base de sustentation, c’est-à-dire par les fondations ; il suffira donc de donner à ces der-

nières une section suffisante pour que cette condition soit réalisée. Chaque fois qu’on pourra donner

aux terres une pente inférieure à

la pente naturelle, il n’y aura pas lieu d’employer des murs de soutènement, mais souvent il sera bon de faire un revêtement en pierres sèches pour éviter le ravinement que produisent à leur surface les pluies ou les suintement des eaux de source ; les berges des étangs et des cours d’eau sont souvent protégées par des revêtements en pierres sèches afin d’empêcher leur destruction par le batillage de l’eau.