ombres limpides. Je juge les soi-disant connaisseurs à leur attitude en présence de mon Corot. Les Hollandais seuls et les Français du temps des frères Rouart ont fait vibrer cette corde-là. C’est une musique à la française, claire, mélodique, mais si discrète, si intime qu’elle risque de ne pas se faire remarquer. Aussi bien c’est cette « musique de chambre » qui sonnait si juste dans l’hôtel de la rue de Lisbonne. »
Il me semble que de telles pages, dont je ne donne ici que des extraits, mais que le lecteur trouvera intégralement dans ce volume, ne font pas seulement admirer Jacques Blanche comme écrivain, autant qu’on a fini par l’admirer comme peintre, mais le feront aussi aimer. Ainsi par exemple la fin du morceau sur Millet, qui sera aussi celle de cette préface : « Pour le Français de l’Ouest, jouissant du bienfait de la vie aux champs il n’est pas une minute de la journée, un moment de chaque saison, un geste ni une figure de Normand, il n’est pas un arbre, une haie, un instrument aratoire qui ne s’embellissent de la sainte onction et de la