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Page:Jacques Normand - Tablettes d un mobile, 1871.djvu/28

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C’est dans cette oasis que nous avons passé
Quelques nuits, cet hiver, sur un parquet glacé,

Par un froid russe ;

Que nous avons fermé, sans trêve ni merci,
Le chassepot en main, la route du Drancy

Au roi de Prusse.


C’est là que nous montions nos grand’gardes de nuit,
Près d’un mur crénelé, dans la plaine, sans bruit,

Maussades poses !

Aux heures où jadis nous dormions chaudement,
Et faisions à loisir — et sans bombardement —

Des rêves roses.


C’est là que j’ai fumé, par grand désœuvrement,
Moi qui ne fumais pas jadis, énormément

De cigarettes ;

Là que plus d’une fois, — concert très-inconnu
À Paris, — j’entendis le babil ingénu

Des alouettes.