elles prenaient votre nom pour un pseudonyme. Votre second livre est venu les édifier, et les comptes rendus de vos conférences à la Société d’économie sociale, à l’École Monge et ailleurs, leur ont prouvé que M. Pierre de Coubertin était un personnage réel et non fictif. Votre qualité, d’ailleurs, de Secrétaire général du Comité pour la propagation des exercices physiques dans l’éducation vous met en vue dans la France entière, et votre nom, comme celui de M. Paschal Grousset, survivra, désormais attaché à l’histoire de l’éducation.
— Je suis sensible, monsieur, aux sentiments que vous m’exprimez ; ils sont sincères. Votre loyauté est connue de tous. Vous êtes incapable de parler autrement que vous ne pensez.
— Vous poursuivez tous deux, messieurs, un but commun, la régénération de la jeunesse de nos écoles secondaires.
— Oui, monsieur, par les exercices physiques, ou autrement dit, par les jeux scolaires.
— À l’instar de ce qui se fait dans les collèges anglais.
— Qui dit régénération suppose dégénération. Vous trouvez notre jeunesse décrépite ?
— Au physique et au moral. La belle espèce que nos lycéens ! Des figures chiffonnées et flétries, des voyous comme on n’en voit dans les écoles d’aucun pays, des affalés, des inquiets, des cœurs bas chez qui le mensonge, grâce à la race exécrable des pions, est élevé à la hauteur d’une institution sociale… Je m’arrête, j’en aurais trop à dire.
— Comment en serait-il autrement avec un système d’éducation comme le nôtre ? Pour moi, je le condamne en tout point comme le pire de l’Europe. Le petit Français, enfermé dans la caserne scolaire, privé d’air et de mouvement, s’étiole, pâlit, et tourne au nabot ou à l’échalas. Il n’a ni mollets ni jarrets. La sûreté de la main et du pied lui manque