Page:Jacques de Batencour - L'Escole paroissiale, 1654.pdf/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hantent les grands, les petits enfans des vns & des autres se familiarisent & se perdent l’vn auec l’autre. C’est ce que le Maistre doit recommander à ses escoliers exactement, sur tout, de ne hanter aucuns enfans heretiques, mesme parents : & en montrer l’importance à leur pere ou mere, & en cas de resistance, il leur rendra leurs enfans, de peur qu’estans gastés par leur mauuaise conduitte, ils n’endomageassent quelques-vns de son petit troupeau.

Enfin le Maistre doit auoir grand soin de bien instruire dans ses Catechismes & lectures Spirituelles ses escolliers comme nous dirons cy-apres. Voyla ce qui regarde la Foy : passons à l’Esperance.


ARTICLE II.
De l’Esperance.

De ce qui appartient à l’Esperance en general. §. I.


L a Foy nous ayant affermy en la croyance de Dieu nous donne Esperance de recourir à luy en toutes nos necessités spirituelles & corporelles en cette vie, & d’obtenir la recompense de nos bonnes œuures en l’autre, auec toute sorte de confiance. Or le Maistre doit estre muny de cette vertu principalement : car l’humilité & pauureté de sa nature luy faisant reconnoistre son petit pouuoir & d’ailleurs les grands besoins qu’il a de toutes sortes de vertus, tant pour sa propre perfection, que pour celles des enfans qu’il entreprendra d’enseigner : luy donnera confiance de recourir à Dieu, dont la puissance est infinie & qui seul luy peut donner ce dont il a besoin pour vn si saint ouurage, duquel la bonté estant vn tresor inépuisable de misericorde à l’endroit de ceux qui ont recours à luy auec reuerence & confiance d’obtenir leur necessités ; il doit