pas la poésie… alors faisons de la musique… Chantons.
- Rose, la fille à Mathurin,
- Dansait au son du tambourin !
- Dans son carrosse un roi passait,
- Il descendit la voir danser.
- C’était au temps de nos grand’s-mères,
- Où se mariaient rois et bergères.
- Ah ! ah ! ah !
- Rose, la fille aux jolis yeux,
- Devant le roi fit de son mieux !
- Quel conte en l’air ! quel conte bleu !
- Il est charmant, retenons-le.
- Le roi charmé lui prit la main,
- Ainsi qu’un brin de son jasmin ;
- Puis à la danse au gai tambour
- Avec Rosette il fit un tour.
- C’était au temps de nos grand’s-mères,
- Où se mariaient rois et bergères.
- Ah ! ah ! ah !
- Rose, la fille aux jolis yeux,
- Devant le roi fit de son mieux !
- Quel conte, etc.
- Le roi, ravi, trouva plaisant
- De l’emmener tout en dansant.
- Ils arrivèrent à la cour
- Au son du fifre et du tambour !
- C’était au temps de nos grand’s-mères,
- Où se mariaient rois et bergères,
- Ah ! ah ! ah !
- Rose, la fille, au roi plut tant
- Qu’il l’épousa tambour battant !
- Quel conte, etc.
Ah ! tous vos chants ne valent pas la ballade de Reynold.
Qu’il chantait sous tes fenêtres ?
Te la rappelles-tu ?
Mon Dieu ! non.
Quel dommage !
Attends donc.
En passant sous la fenêtre, Où, pour mon malheur…
Écoute… Quels sont ces accents ?
C’est cette ballade bien-aimée.
Qui peut chanter ainsi ?
Je ne vois qu’un page troubadour qui s’en vient sous la feuillée.
Si c’était…
Faut-il l’appeler ?
Mais tu vois bien que j’en meurs d’envie.
Holà, beau page… Oui… vous… Oh ! madame, comme il est gentil !… Il vient… le voici.
Scène IX.
Ah ! je me sens mourir de joie… (Le voyant entrer.) Ah ! ce n’est pas lui.
C’est vous qui m’appelez ?
Oui… Incline-toi… Tu es devant…
Est-il besoin de me l’apprendre… en voyant ces traits… en admirant ces yeux, ne vois-je pas bien que je suis devant la reine de la beauté ?
Pas mal… Quelle ballade chantais-tu tout à l’heure ?
Celle de mon maître.
Ton maître ?
Reynold de Flandre.
Reynold !…
Voulez-vous que je vous la chante ?
Oui.
Écoutez, alors.
- En pasant sous la fenêtre,
- Ou, pour mon malheur,
- Je vous ai vue apparaître,
- J’ai perdu mon cœur !
- Ohé ! de la fenêtre, ohé !
- C’est vous, la belle,
- Que j’appelle !
- Ohé ! de la fenêtre, ohé !
- C’est vous que j’appelle.
- (bis) Mon cœur était tendre et fidèle,
- Et, cette nuit, j’ai rêvé
- Que vous l’aviez trouvé.
- Ohé !
- Vous m’avez pris au passage
- Mon unique bien !
- Si j’en crois votre visage,
- Vous n’en faites rien.