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Page:Jaloux - Le reste est silence, 1910.djvu/143

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LE RESTE EST SILENCE…

fleurait, je courais dans les bras maternels demander aide et protection ; maintenant, j’étais seul…

Et cependant lorsque Élise descendit, je me contins au moment d’aller à elle et de tout lui conter. Un sentiment de fierté, supérieur à mon âge, je ne sais quel orgueil héréditaire, arrêta sur mes lèvres les paroles qui y sourdaient ; je sentis, sans le comprendre, que je ne pouvais rien révéler à Élise de ce qui s’était passé ; une honte inconnue m’interdisait d’y faire allusion.

Je dis simplement que madame était sortie, et j’allai m’enfermer dans ma chambre, attendre l’heure où papa rentrerait et où je lui apprendrais que sa femme était partie, pour bien longtemps, pour toujours, peut-être, à cause de lui. Et j’avais une peur affreuse de ce moment, et je l’attendais quand même, avec une impatience atrocement fébrile.